Originaire de Gênes, la marquise Veronica Spinola Doria est âgée de vingt ans et garde son sang-froid. C’est probablement son riche époux qui a fait appel au peintre réputé, venu des lointains Pays-Bas. Elle pose comme une reine, devant une architecture palatiale.

Une harmonie de tons discrets

Les armes de la famille brillent en haut, à gauche. Rubens pose des couleurs similaires à d’autres endroits : on retrouve le rouge, symbole de loyauté, sur le fauteuil recouvert de velours et sur l’œillet dans les cheveux. Le perroquet, animal exotique précieux, s’intègre également dans la palette chromatique. Il symbolise la captivité qui découle de l’amour.

La jeune femme semble aussi comprimée, enfermée dans la cage du luxe et de l’étiquette la plus sévère. Ses cheveux frisés et sa coiffure sophistiquée sont très en vogue et suivent la mode italienne. Elle porte un habit de cour espagnol, comme dans la plupart des cours européennes de l’époque, du meilleur goût et soigneusement taillée. D’innombrables fermoirs en argent, dits agrafes, décorent autant que maintiennent en place la lourde étoffe noire. La finesse de la peinture rend les matériaux presque palpables.