Tout là-haut, la cage à oiseaux ouverte signale que la scène prend place dans une maison-close, et que l’homme au premier-plan est un client très bienvenu. Son imposant couvre-chef rouge et son large porte-monnaie montrent qu’il s’agit d’un personnage fortuné, peut-être un marchand. Mais avant de de s’adonner au vice, il s’arrête et, au dernier moment, repousse de la main toutes les avances féminines. Il ne se laisse pas non plus séduire par l’alcool et les cartes. Au premier plan, à droite, d’un air aguicheur, l’entremetteuse lui propose encore sa cruche, dans laquelle a elle-même déjà largement puisé.

Des têtes expressives

Hemessen peint avec virtuosité les différents personnages, selon leurs âges. Le teint frais de la jeune séductrice contraste avec les rides de deux autres, plus âgés. Le sourire grossier de la femme âgée cache une certaine perfidie, tandis que l’homme semble dans ses pensées et regarde au loin, détaché de la scène. Se souviendrait-il des erreurs morales commises dans sa jeunesse ?

Une morale pour les hommes

À droite, la petite scène à l’arrière-plan, pourrait illustrer les pensées du personnage principal : un jeune homme est complètement dépouillé, comme le signale un œuf, tout lisse, qu’une vieille femme tient dans la main, à ses côtés. Une autre, devant le lit à gauche, examine déjà son porte-monnaie.

Le client comme victime ? La portée morale de cette scène de maison-close peut paraître étrange de nos jours. À l’époque, il mettait probablement en garde les spectateurs – et surtout les hommes – contre la fornication, la tromperie et tout mode d’existence vicieux.