Le manteau royal bleu est jeté négligemment sur une chaise. Il est doublé d’hermine, c’est-à-dire la fourrure d’un animal qui ressemble à la belette, blanche seulement en hiver et dont seuls les grands nobles et les ecclésiastiques peuvent se parer, ce qui souligne leur rang social. L’atmosphère plus austère des grandes surfaces neutres, presque modernes, derrière la jeune femme, est donc surprenante.

Une princess peintre

La princesse tient son appuie-main comme une professionnelle. Elle est sur le point de commencer un pastel sur une feuille de parchemin tendue. Caroline Louise maîtrisait si bien la technique du pastel, très appréciée à l’époque pour ses effets poudrés et délicats qu’elle fut reçue comme membre de l’Académie royale des beaux-arts de Copenhague.

Le portrait de Liotard, peintre de pastel renommé, se distingue par ses dégradés de couleur très fins. C’est d’ailleurs cet aspect très fini que Caroline Louise appréciait dans les œuvres d’art. La princesse savait juger de la qualité d’un tableau, comme amatrice mais aussi comme professionnelle.

Jean Etienne Liotard a gardé le portrait dans sa propre collection. Conservé dans une collection particulière suisse, il fut acquis pour la Kunsthalle en 1979.