Une peintre de plusieurs enfants se tenant les mains dans un cercle. Ils sont dans une prairie et semblent tourner en rond ensemble.
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La ronde des enfants

Hans Thoma

Dimensions:
 161cm  115cm
an:
1872
lieu:
KunsthalleKarlsruhe@ZKM

Hans Thoma, artiste

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Le préféré du public

Peu d’autres œuvres de Hans Thomas sont aussi connues, voire populaires, dans son Pays de Bade natal que cette grande Ronde des enfants. Sous forme de reproduction, elle décore en effet d’innombrables salons ainsi que des écoles maternelles et des salles de classe.

 

Un agencement plein de qualités

Cette œuvre compte parmi les meilleurs tableaux de Thoma quant à la composition, les relations entre les personnages, leurs physionomies, la matérialité de leurs vêtements et leur intégration dans le paysage.

Cette scène idyllique est également liée au sud-ouest de l’Allemagne au niveau du paysage. L’on peut certes s’imaginer que le peintre ait ici inventé une géographie. Il y a cependant associé de manière crédible des impressions de sa ville natale de Bernau avec d’autres de la plaine du Rhin, près de Säckingen, et des Alpes lointaines.

Une peintre de plusieurs enfants se tenant les mains dans un cercle. Ils sont dans une prairie et semblent tourner en rond ensemble.

Une idylle qui comporte des restrictions

Sur un pré, six petites filles et un petit garçon se tiennent par la main et dansent en rond. Leurs bouches ouvertes indiquent que les enfants font leur ronde en chantant.

Sur fond de nature printanière, avec ses pâquerettes et le vert tendre des peupliers au bord de la rivière, ce tableau de Thoma célèbre l’enfance. Cette idylle n’est cependant pas exempte de mises en garde : les chaînes de montagnes enneigées à l’arrière-plan renvoient aux difficultés que peut encore réserver la vie.

Et les visages des enfants ne sont pas détendus non plus. Au lieu d’un sourire, ils affichent des mines graves ou pensives.

Das Gemälde zeigt einen Jungen, der in einem geöffneten Schrank sitzt und eine Glasflasche in der Hand hält.

Modèles de référence

La ronde des enfants est peinte en 1872, alors que l’artiste réside à Munich depuis plusieurs années. Il y entretient des contacts avec des collègues artistes tels qu’Arnold Böcklin, Albert Lang, Wilhelm Leibl, Ernst Sattler, Carl Schuch et Wilhelm Trübner. On trouve également chez Schuch et Trübner des approches du thème de l’enfance dans leur peinture de genre en 1872.

Tous deux ont peint un Junge am Schrank (Der erste Versuch) [Garçon au placard (La première expérience)], tableau dans lequel sa première rencontre avec l’alcool met un jeune garçon à rude épreuve. De la même manière, le tableau de Trübner Balgende Buben (Garçons de colletant), peint la même année, trouve un parallèle dans le tableau de Thoma Raufenden Buben (Garçons se bagarrant).

Le tableau montre plusieurs garçons qui se battent. Deux luttent debout (en bas), deux roulent sur le sol (en haut), un autre pousse l'un des deux debout (en bas).

L’enfance d’un garçon est ici représentée comme un jeu sauvage, comme un test de ses limites dans l’acte de les dépasser, comme la mesure des rapports de force et comme une négociation des positions hiérarchiques au sein du groupe. Ce dernier point expliquerait pourquoi Thoma, contrairement à Trübner, a réalisé sa version des Garçons se bagarrant, une composition à la fois compacte et complexe, dans un format vertical.

Dans la ronde des enfants par contre, un format horizontal principalement dédié aux filles, l’harmonie du jeu, la communauté et l’ordre passent au premier plan. Est-ce la raison pour laquelle le seul garçon de la ronde fronce les sourcils, l’air légèrement tendu ?

L’on murmure quelque chose aux plus jeunes de la ronde, c’est ainsi que l’on transmet la règle du jeu. Même si les enfants n’ont pas tous le même âge et ne connaissent pas tous aussi bien le jeu, ils se rencontrent manifestement d’égal à égal.

Les sources ne permettent pas de dire si Thoma envisageait une telle lecture genrée de son tableau. Il aurait toutefois dû s’attendre à une telle interprétation compte tenu des codes de conduite prédominants en vigueur pour les garçons et pour les filles à l’époque.

 

Réunis d’abord dans l’atelier

Lorsque le tableau est présenté à l’exposition d’art de Dresde en 1895, l’historien d’art Paul Schumann le critique de manière inhabituellement marquée, bien qu’un peu arbitraire également, dans la revue Die Kunst für Alle (L’art pour tous) : « Hans Thoma est moins bien représenté avec sa ‚ronde des enfants‘, car les enfants ne semblent pas avoir complètement la tête à ce qu’ils font ».

La ronde des enfants a été composée à l’atelier, à partir d’études individuelles des personnages. Si l’on regarde les multiples positions des pieds nus et des mains bien placées, qu’elles soient levées ou baissées, l’on remarque avec quel soin le peintre a disposé ces détails : rien n’est laissé au hasard.

Les jeux de lumière indiquent également que la composition a été réalisée par étapes sur le chevalet. L’éclairage n’a pas l’air naturel, mais comme dirigé de l’avant sur le groupe. Cette technique d’éclairage singulière transporte le groupe un peu plus loin, dans une sphère artificielle, ce que met en évidence le regard interrogateur, tourné vers le haut, de la grande fille au premier plan.

Cette ambivalence, le doute instillé par la mimique de la fille, dans le message du tableau, étaient apparemment insupportables pour l’ethno-nationaliste Schumann, ce qui peut s’expliquer par la comparaison avec des représentations de rondes de l’époque. Les illustrations tirées de l’ouvrage Kinderengel – Spruchbüchlein für fromme Kinder (L’ange des enfants – Petit livre de maximes pour enfants pieux), paru pour la première fois à Dresde en 1858, étaient largement diffusées à cette époque.

Ces illustrations étaient issues de gravures sur bois réalisées d’après des dessins romantiques de Ludwig Richter et de Carl Peschel. La Lettre de Luther à son petit garçon était par exemple illustrée par une ronde d’enfants céleste – une représentation de la piété enfantine sans interrogations ni doutes.

Le tableau montre plusieurs petits enfants qui se tiennent en cercle et se tiennent les mains l'un sur l'autre. A côté d'eux, appuyé sur un arbre, se trouve un squelette.

Une image de l’enfance de son temps

Il se peut que le fait de rompre avec l’idée d’une ronde d’enfants synonyme de havre de joie incontestable soit justement un gage de la qualité du tableau de Thoma. Le thème de la ronde sera repris plus souvent encore à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, chez Ludwig Knaus, Arnold Böcklin, par exemple, ou avec un squelette, chez August Roth.

Cela correspond à l’époque de la réflexion critique sur les contenus et méthodes pédagogiques. Thoma lui-même soutient, au plus tard à partir du milieu des années 1880, les idéaux de la toute récente réforme pédagogique, qu’il anticipait déjà dans sa Ronde des enfants.

Hans Thoma, alors directeur en exercice, fera don du tableau à la galerie grand-ducale en 1902, année du 50e anniversaire de l’accession au trône du grand-duc.

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