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Im Zuge des Website-Relaunchs finden Sie hier vorerst keine hochauflösenden Abbildungen. Im Hintergrund arbeiten wir daran, sie Ihnen an dieser Stelle schnellstmöglich präsentieren zu können. Bis dahin wenden Sie sich gerne per Mail an digital@kunsthalle-karlsruhe.de, wenn Sie Abbildungen in hoher Auflösung benötigen.
Le deuil
Charles Cottet
91cm 72cm
1892
KunsthalleKarlsruhe@ZKM
Hans Thoma, directeur de musée
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Unies dans le deuil
Ce tableau raconte avec douceur et subtilité une histoire triste : une jeune femme et une petite fille, âgée de sept ans peut-être, se serrent mutuellement dans les bras.
Toutes deux sont repliées sur elles-mêmes, très calmes, elles ne se regardent pas, chacune est d’abord seule avec ses sentiments. Mais l’on peut sentir à quel point elles cherchent à se rapprocher l’une de l’autre.
Mort d’un marin
Le peintre français Charles Cottet a représenté les deux femmes en costume noir traditionnel breton et les a disposées en forme de triangle compact. Elles se soutiennent mutuellement, au sens figuré également, sans doute.
Derrière elles, la scène s’élargit et l’on peut voir un paysage côtier accidenté avec des bateaux de pêche qui partent ou qui arrivent. La mer est très calme, le ciel légèrement voilé, la nuit tombe sur la baie. Le mari / le père n’est apparemment pas rentré de la pêche, un mouchoir symbolise les larmes de la famille du disparu.
Les eaux entourant les îles du Finistère, où le tableau a été peint, sont réputées dangereuses et sont devenues le tombeau de nombreux pêcheurs. Ce tableau se situe au début d’une longue série d’œuvres sur le thème du deuil. Dépeint comme un artiste d’une grande sensibilité, Cotter a moins ici représenté une famille concrète qu’une allégorie du deuil en général.
Comme dans un cycle perpétuel, les pêcheurs prennent la mer de génération en génération. Une mer qui renferme des dangers et dont ils dépendent économiquement. La combinaison des deux plans du tableau thématise tous les éléments du deuil : la mort, mais aussi la vie, l’attachement, la solitude, la dureté, mais aussi la sérénité et la force.
La religiosité ne joue ici qu’un rôle secondaire. Le peintre n’exclut pas que les personnes en deuil éprouvent de l’attachement pour Dieu. Il n’a cependant pas conçu le tableau de sorte que l’on puisse trouver un symbole clair du divin comme signe de réconfort dans l’au-delà. La vie ici-bas est au premier plan. Si la famille en deuil se ne plaint pas, il est néanmoins suggéré combien la vie sera dorénavant difficile pour cette petite famille de pêcheurs.
Thoma et le deuil
C’est sous le double titre Trauer – Sonnenuntergang im Seehafen (Le deuil – Coucher de soleil dans le port maritime), que cet émouvant tableau a été présenté à Karlsruhe en 1902, soit dix ans après sa réalisation. Une grande exposition de jubilé avait en effet été organisée sur la place des fêtes à l’occasion du 50e anniversaire de l’accession au trône du grand-duc Frédéric de Bade.
Un pavillon spécialement construit à cet effet, sur un plan donnant l’impression de se trouver dans une église, abritait la peinture, les arts graphiques, la sculpture et l’artisanat d’art contemporains, notamment en provenance d’Allemagne, l’art du Pays de Bade occupant près d’un tiers de l’espace.
Des sections plus petites étaient consacrées aux réalisations européennes, avec un accent particulier sur la Belgique, l’Angleterre et la France. Un comité central, placé sous la présidence de Ludwig Dill, professeur de l’Académie et peintre, était chargé de sélectionner les artistes. Le second président était son collègue et directeur en exercice de la galerie grand-ducale, Hans Thoma, dont le public pouvait découvrir les créations artistiques dans une petite salle réservée à ces fins.
Disposant d’un budget remarquablement élevé, Thoma put réaliser des acquisitions pour la galerie grand-ducale dans le cadre de cette exposition de jubilé. Dans la gamme de prix moyenne, il acheta pour 3 000 marks, entre autres, un tableau symboliste de Cottet, qu’il n’appréciait pas uniquement d’un point de vue artistique.
Thoma lui-même était en deuil profond de Cella, son épouse et compagne artistique de longue date, décédée l’année précédente. Le tableau de Cottet fait partie des rares œuvres françaises acquises par Thoma pendant son mandat. Cette réticence était principalement due à des considérations d’ordre politique après la guerre franco-allemande. Son voyage à Paris a eu une influence durable sur l’évolution du jeune artiste qu’était alors Thoma.
Basic data
Titre | Le deuil |
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Artiste | Charles Cottet |
Date | 1872 |
Mesures Plastique | H 72cm W 91cm |
Matériau | Huile sur carton |